Nour el Yakinn Louiz, l’impro dans la peau
Nour el Yakinn Louiz, l’impro dans la peau
Celui qui incarne à la perfection le rôle du méchant est un vrai gentil, dont le parcours s’est construit avec l’association Déclic Théâtre.
Dans la patinoire, on repère sa voix qui porte, son regard noir du début à la fin d’un match et son sweat rayé blanc et noir. Ce « zèbre », ou arbitre d’improvisation théâtrale, c’est Nour El Yakinn Louiz. Avec autorité et humour, il n’hésite pas à corriger le public du match au collège Courbet le 11 mars, quand les cartons de vote se lèvent trop tôt : « j’ai dit à mon signal ! »,
tonne-t-il.
Nour El Yakinn a trois ans quand il arrive à Trappes. Il rencontre Papy au club de canoë puis au collège Courbet où il lui conseille de s’inscrire aux cours d’impro. L’année suivante, il rejoint le groupe de Jamel Debbouze : « J’étais plutôt discret au début. Mais en 3e j’ai commencé à avoir les premières étoiles qui récompensent les improvisateurs. J’ai été propulsé à l’avant de l’équipe, avec déjà des responsabilités ».
Même après avoir changé de collège, Nour El Yakinn continue l’aventure Déclic, avec un séjour à travers la France, en intégrant l’équipe junior, ou en suivant l’équipe des Neauphlards. Après ses études de topographie, il peine à trouver du travail, et c’est Papy qui lui propose un emploi jeune comme médiateur social et culturel au sein de Déclic Théâtre, qui commence à attirer l’attention avec le succès de Jamel Debbouze.
Il est aujourd’hui chargé du secteur impro : il forme les professeurs, gère les ateliers et les spectacles. L’impro ne s’improvise pas, tout est ficelé : arbitre, musique, cartons de vote, patinoire. Et c’est un outil formidable : « on fait comprendre aux jeunes qu’ils doivent s’adapter, sur scène et dans la vie. L’impro n’est pas un espace pour guérir ou être le plus drôle, mais pour apprendre à raconter des histoires, sortir de son quotidien, dire oui à l’autre ».
Celui que tout le monde surnomme Nono se souvient du concert de Zebda, de la destruction de la Commune, de la recherche des grenouilles à la Base de Loisirs ou des parties de foot qui n’en finissaient pas… Aujourd’hui, il apprécie que l’impro devienne un vrai « patrimoine » à Trappes : « Si tu es passé par un collège de Trappes, tu sais ce qu’est un match d’impro ! » Les projets à venir continuent de mêler la ville et l’association : lutter contre les discriminations, faire connaître Déclic Théâtre en tant que compagnie de théâtre, comme avec "Le Songe d’une nuit d’été", et le championnat du monde d’impro se tiendra à Trappes l’année prochaine !