Marc Le Folgoc, rock and yole

Marc Le Folgoc, rock and yole
Il parle avec le même enthousiasme de Paul Mc Cartney, de Trappes la Gadoue que de la première yole de Ness construite avec ses élèves.
Marc le Folgoc, professeur d’enseignement général au collège Gagarine à la retraite depuis peu, blague : « Je suis parfois presque gêné de devoir dire que je suis né à Versailles, à la clinique des sœurs Franciscaines, tant je me sens complètement trappiste sinon rien ! ». Au début, il vit dans l’ancienne mairie, qui est aussi l’école Jean Jaurès dans laquelle sa mère travaille. Il passe « une enfance bretonne de Trappes » normale, simple et campagnarde. Curieux, Marc se lie d’amitié avec plusieurs artisans de la ville, la boîte à outils toujours à portée de main. De cheminots, il se fait offrir des tours de machine à vapeur et goûte volontiers le cidre que les Bretons de la Boissière produisent en faisant venir des wagons remplis de « vraies pommes de Bretagne ». Trappes, c’est, comme pour beaucoup, un lieu de rencontres permanent ; « J’ai rencontré Coluche dans son « théâtre » : le café de la gare, par l’intermédiaire d’un ancien des Z’éclés… », se souvient Marc.
Vie associative
Marc reste dans sa ville car « la vie associative et les relations humaines l’ont ancré à Trappes ». Adolescent, il fait partie du groupe local des Eclaireurs et Eclaireuses de France, fondé par les instituteurs, dans la mouvance des activités du foyer laïque. Il fera vivre ensuite bénévolement cette association pendant 25 années. Les « Z’éclés » furent la « maison mère » des sections sportives canoé-kayak, tir à l’arc et escalade. Dès son arrivée au collège Gagarine, il participe à la création du foyer socio-éducatif, notamment avec le club guitare : « Du collège, je garde de super souvenirs des élèves et des professeurs d’ateliers, grâce auxquels j’ai encore pu apprendre ». Il est également impliqué dans plusieurs structures locales : Comité des Fêtes, Office municipal des Sport, Comité de Jumelage, Foyer Laïque, Association Culturelle de Trappes, Association de Prévention Spécialisée Educatives, Secours Populaire, et d’autres qu’il oublie. Marc participe à plusieurs groupes de musique locaux. Il y aura par la suite un mandat municipal.
Du piano à la guitare
Dans ses jeunes années, Marc joue du piano. En 6e, la famille qui l’accueille près de Liverpool pour un séjour linguistique (organisé par le comité de jumelage), l’emmène en concert. C’est au Cavern Club et sur scène, il découvre ceux qui seront plus tard les « quatre garçons dans le vent » ! C’est le choc… De retour chez lui, il passe et repasse les Beatles à fond sur son Teppaz… « Et le soir, j’écoutais Salut Les Copains », ajoute-t-il. Dans l’entourage, on parle de « musique de sauvage », on dit de la guitare électrique que cet instrument est « joué par les voyous » … Et puis il y aura Hugues Aufray, un concert à l’Olympia. Ces découvertes signeront la fin rapide et mouvementée de son activité piano. Il fera d’abord de la guitare en cachette, en revenant du lycée Hoche de Versailles et en s’arrêtant à Saint-Cyr l’Ecole, chez sa grand-mère ! Cela s’arrange vite et il passera même l’épreuve de musique du Bac. Il connaîtra l’Ecole de musique de Trappes, mais sa « vraie mère musicale » reste à jamais le Royaume-Uni. Cela ne l’a pas empêché pour autant de travailler avec le guitariste classique Blas Sanchez, exilé espagnol rencontré à Paris, et le guitariste américain Steve Waring.
La musique pour tous
Marc s’active un bon temps dans l’univers maritime à la fois pour sa formation mais aussi pour le plaisir de partager avec les Trappistes cette autre passion, notamment avec la yole de Ness en 1995. A partir de 1997, il se lance dans la construction d’une embarcation voile-aviron : la grande Yole 1796, dite yole de Bantry. Parmi ses complices, Alain Quentin, menuisier au centre technique municipal, qu’il connaît depuis l’enfance. Il avait notamment construit avec lui (et d’autres jeunes Z’éclés du même âge) des barques à fond plat pour descendre la Dordogne sur 130 km. Alain n’est plus là, mais il n’oublie pas sa compétence, sa gentillesse, son aide pour l’installation de sa future association à l’école Saint-Exupéry… La Grande Yole « Viva’ cité » sera, sous le contrôle des Charpentiers Réunis (chantier naval cancalais), prête pour participer au « Défi Jeunes Marins 2000 ». L’évènement parrainé par Éric Tabarly à l’occasion des fêtes nautiques de Brest lui permet à lui et son équipage de rencontrer la navigatrice Maud Fontenoy. A la même période, avec l’aide de son collègue J. Pierre Bonenfant, l’Association Taille-Vent « nautic/music 78 » est créée. L’idée est d’emmener les jeunes naviguer sur les Yoles et de leur faire découvrir l’usage des instruments de musique traditionnels liées au répertoire des chants de marins français, Irlandais, anglais, américains... « Le tout pimenté d’une dose de Rock and Roll tendance Liverpool, par principe et par passion transmissible ! » complète-t-il.
En 2013, l’association se spécialise dans la pratique instrumentale et s’installe à l’Espace Saint-Exupéry, près de la maison des associations, à côté du collège Gagarine. Là, elle dispense des cours de guitare, tin-whistle, banjo, ukulélé, basse, violon, fiddle, batterie. Les cours sont gratuits pour les enfants (à partir de 7 ans).