Ecran Noir

2035. La surconsommation technologique et la raréfaction des ressources énergétiques ont rendu l’accès plus difficile aux écrans qui sont maintenant réservés aux classes sociales les plus aisées. Le marché noir numérique explose et la fracture technologique grandit toujours plus entre une élite hyper-connectée totalement dépendante et le reste de la population.

Six âmes égarées accros aux écrans, en quête de likes et de followers, d'amours virtuels connectés, victimes de harcèlement numérique ou encore pris au piège des infox, sont sélectionnés pour intégrer l’expérience Screenless, un programme de désintoxication aux écrans. Comment survit-on dans un environnement sans images, après en avoir été abreuvé ? Comment croire à nouveau au réel, quand pendant des années on ne l’a plus regardé ?

Une satire dystopique, drôle, noire et acide, sur l'enfer numérique qui nous enferme toujours plus, mâtinée de cauchemar
post-moderne, comme l’anticipait déjà Aldous Huxley dans son roman Le Meilleur des Mondes.

Éteignez vos écrans avant qu’il ne soit trop tard !

DE L’IMPROVISATION À L’ÉCRITURE

Laurent Mazé, le metteur en scène, est un ancien comédien et arbitre de match d’impro ; il a suivi un stage avec Déclic théâtre en 1999 ! Il crée des spectacles de  théâtre improvisés avec sa compagnie, Points sensibles. Géraldine Orquéra, directrice de Déclic Théâtre, le contacte pour ce projet : « Il y a une filiation entre nos compagnies, la même démarche de théâtre dans la cité oeuvrant pour l’émancipation et l’accessibilité. Je m’attache à raconter la petite histoire dans la grande, j’explore les phénomènes de société », explique Laurent. L’improvisation nourrit toutes les étapes de la création. Le texte et la mise en scène, travaillés avec les comédiens et Jeanne-Victoire David, avec qui il collabore souvent, sont pourtant vite calés.

TOUS ADDICTS !

« Nous avons travaillé sur les archétypes d’addiction, de l’adepte de la vie virtuelle à celui de la théorie du complot »

détaille Jeanne-Victoire, avant d’ajouter :

« Notre équipe aussi est accro aux écrans ! Ça déclenche une prise de recul, on y réfléchit et on en discute ensemble ».

Déclic théâtre a d’ailleurs mis en place depuis longtemps une "Smart Cup" dans laquelle les élèves déposent leur smartphone avant chaque atelier. Pour Jeanne- Victoire, le théâtre apporte une immédiateté et une expérience commune, sans passer par un écran.

RÉFLEXION AUTOUR DE L’EDUCATION AUX MÉDIAS

La pièce sera montrée aux collégiens après une sensibilisation en classe : « le but est de se reconnaître dans ces personnages et d’exposer les risques sans être didactique », rappellent les auteurs. Les jeunes échangent avec Julien Carage, juriste chargé du droit et de la citoyenneté à la Maison de justice et du droit. "Ecran Noir" s’intègre dans une démarche plus large de Déclic Théâtre. La compagnie anime des ateliers d’éducation aux médias dans cinq collèges de l’agglomération dans le cadre d’un plan de prévention contre la radicalisation.