Et le coeur fume encore
Par la compagnie NOVA.
Traversée kaléidoscopique des mémoires de la guerre d’Algérie, le spectacle s’est construit autour de témoignages, recueillis auprès de nos familles et de nos proches. Et le cœur fume encore part d’une investigation auprès d’historiens et d’associations, de poètes et d’intellectuels, point de départ pour basculer dans le théâtre, passant sans cesse de l’intime au politique, du témoignage au jeu, du réel à la fiction.
Cette guerre si longtemps refoulée explique en partie les fractures sociales et politiques de la France d’aujourd’hui. Si, comme l’écrit le plasticien Kader Attia, « l’Algérie coloniale a été le laboratoire des banlieues », la guerre d’Algérie s’y retrouve partout, tant y cohabitent des mémoires occultées des récits officiels.
Renonçant d’emblée à une exhaustivité impossible, Et le cœur fume encore fait le pari de rassembler des catégories mémorielles diverses, parfois antagonistes, en les faisant cohabiter dans une écriture polyphonique. Nous avons dessiné sept parcours de personnages qui se trouvent parfois entremêlés : deux militants du FLN – section française et algérienne, un harki, une militante parisienne anticolonialiste, une pied-noir, un appelé du contingent et un militaire de métier. Ces paroles engageront ceux des deuxièmes et troisièmes générations selon les cas, qui témoigneront de la résurgence de cette mémoire et de son impact sur leur famille et leur inscription dans la société contemporaine française.
En faisant entendre les paroles de ceux qui se sont tus si longtemps, nous portons un nouveau regard sur notre présent. Dans ce second volet, nous retrouvons aussi sur notre route Kateb Yacine, Edouard Glissant, Assia Djebar et Jérôme Lindon qui ont chacun œuvré à ce combat, parce que politique et littérature sont les deux faces d’une même histoire.
Tél. 01 30 13 98 51
reservation@la-merise.fr